Éditions Beya

  • Éditions Beya
  • volume n°3
  • 15 x 21
  • 111 pages
  • ISBN : 978-2-930729-25-1
  • couverture Souple
  • illustrations en couleurs : 3
  • parution : avril 2023

Henri-Corneille Agrippa

DE L'ART CHIMIQUE

Introduction, traduction et notes de Hélène Feye

Henri-Corneille Agrippa (1486 – 1535) est un médecin, philosophe et alchimiste allemand. Ce célèbre érudit doit sa notoriété surtout au De occulta philosophia. Il a bénéficié de la protection des grands hommes et de l’admiration de quelques disciples. Mais, à l’instar de son contemporain, Paracelse, il fut aussi décrié et ardemment combattu par des ennemis tenaces. La postérité s’est bornée à entretenir, jusqu’il y a peu, sa réputation tout à fait injustifiée de sorcier ou de charlatan.

Traité qui a été imprimé pour la première fois, en latin, en 1572 à Bâle chez Pierre Perna.


INTRODUCTION ............................................................................ 9

Chapitre I
De la génération des métaux dans les viscères de la terre. .............................. 19

Chapitre II
De la nature et de l’art. ............................................................... 19

Chapitre III
Ce chapitre réfute l’opinion de certains dans cet art, et expose l’art philosophique
en peu de mots. ......................................................................... 21

Chapitre IV
On y expose pourquoi les philosophes ont cherché cet art, ce qui les y a poussés, 
et on dénoue la question suivante : Pour quelle raison l’esprit inclus dans les 
métaux ne peut pas propager son semblable, puisque l’esprit de toute chose est 
auteur de génération ? .................................................................. 22

Chapitre V
Ce chapitre examine ce qu’est la pierre des philosophes et traite 
d’abord de sa première partie. .......................................................... 24

Chapitre VI
Ce chapitre traite de la seconde partie de la pierre, où le mercure est comparé
à la très glorieuse divine Vierge Marie. ................................................ 26

Chapitre VII
Ce chapitre précise pour quelle raison les philosophes ont caché cette science
expérimentée ; on y fait l’éloge de l’art, et on invective le détracteur 
des philosophes, Zoïle. ................................................................. 28

Chapitre VIII
Les chapitres VIII et IX traitent de la première essence de toutes choses, 
et on discute sur ce qu’est la nature, l’âme nature moyenne, et l’âme du monde. 
On y réfute cette très grande erreur des philosophes selon laquelle le monde 
serait animal ; on y démontre qu’il y a seulement une âme humaine et que par la 
participation de celle-ci semble exister l’âme brutale, et que le soleil est l’oeil 
du monde et le coeur du ciel. ........................................................... 33

Chapitre IX
De la nature. ........................................................................... 41

Chapitre X
Ce que les philosophes ont recherché, et quelle en est la nature ; 
on décrit l’esprit comme le char éthéré de l’âme. ....................................... 50

Chapitre XI
Ce chapitre enseigne la nécessité de la solution, 
par laquelle l’esprit génératif est tiré du corps. ...................................... 51

Chapitre XII
Ce chapitre traite des choses cachées dans l’art et de la triple séparation. ............ 53

Chapitre XIII
Ce chapitre traite de la pratique de la pierre, de sa première solution et séparation ; 
ce secret de la nature, du reste très difficile à pénétrer, y est mis en lumière pour
le fils de la sagesse ; c’est là que Lucifer tombe du ciel. ............................. 55

Chapitre XIV
Ce chapitre traite de la seconde partie de la pratique ; 
on y tient une discussion plus secrète sur le feu et les couleurs, 
et on y résout les questions suivantes : Est-ce le ciel qui doit descendre vers la terre, 
ou la terre qui doit monter au ciel ? L’esprit doit-il passer dans le ciel avec l’âme
ou bien les deux doivent-ils rester au-dessous du ciel ? L’esprit, 
qui semble descendre dans le corps avec l’âme humaine, y est comparé à un ange. ......... 59

Chapitre XV
Ce chapitre commente la proposition suivante : Dans l’ombre du soleil est la chaleur 
de la lune, et dans la chaleur de la lune est la froidure du soleil ; 
il explique de même, la manière de savoir, dans la lune, quand le soleil doit luire ; 
ce qu’est l’ombre du soleil et de la lune ; et qu’il est nécessaire d’unir le soleil 
et la lune et, semblablement, le ciel et la terre. 
Et il fait mention de l’aurore citrine. ................................................. 65

Chapitre XVI
Ce chapitre traite de l’augmentation de la pierre, selon l’opinion 
tantôt des philosophes antiques, tantôt des philosophes modernes. 
Et on y induit qu’il y a seulement un seul jour et une seule nuit ; 
et qu’il y a sept jours provenant des sept maîtres du monde. ............................ 68

Chapitre XVII
Ce chapitre explique quelques propositions obscures qui se trouvent 
dans les livres des philosophes qui traitent de ce sujet. ............................... 72

Chapitre XVIII
Ce chapitre montre que la pierre a la puissance de soigner toutes les maladies
puisque toute la nature se trouve dans le soleil et le soleil dans la nature, 
et surtout dans la pierre. .............................................................. 79

Chapitre XIX
Ce chapitre reprend la pratique philosophique ; toute cette expérience divine 
de la pierre y est tissée et retissée en courtes sentences. ............................. 81

Chapitre XX
Ce chapitre présente les questions posées au diable par le nécromancien Illardus 
au sujet de la pierre des philosophes. .................................................. 83

ANNEXE : EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE D’HENRI-CORNEILLE AGRIPPA

II
À l’honorable Père Jean Trithème, abbé de Saint-Jacques, dans le faubourg de Würzbourg, 
Henri-Corneille Agrippa souhaite bonheur et salut. ...................................... 89

III
Jean Trithème, abbé de Saint-Jacques, à Würzbourg, offre ses compliments 
amicaux à Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim. ........................................ 92

X
Agrippa à un ami. ....................................................................... 94

29.03.2025

Heinrich Cornelius Agrippa, un servant de la Grande Âme et du Grand Art

Par Mohammed Taleb

Heinrich Cornelius Agrippa (1486-1535) est un érudit, médecin, juriste et philosophe allemand de la Renaissance, connu pour ses travaux en occultisme, en alchimie et en magie. Influencé par le néoplatonisme, l’hermétisme et la kabbale chrétienne, il devient une figure marquante de la pensée intellectuelle de son époque. Son œuvre majeure, De Occulta Philosophia, synthétise les savoirs hermétiques et magiques de son temps. Agrippa demeure un penseur critique de son temps, dénonçant notamment les abus des autorités religieuses et académiques.

Publié aux éditions Beya, introduit, traduit et annoté par Hélène Feye, qu’il faut ici vivement remercier, De l’art chimique est un traité dans lequel Agrippa explore les fondements philosophiques et pratiques de l’alchimie. Il y développe une vision de l’alchimie qui dépasse la simple transmutation des métaux en or, lui attribuant une dimension spirituelle et cosmologique. Pour Agrippa, l’alchimie est avant tout un art sacré qui permet d’accéder à une connaissance supérieure de la nature et du divin, inscrivant ainsi la quête alchimique dans une perspective mystique.

L’ouvrage s’inscrit dans une tradition hermétique qui considère la matière comme vivante et imprégnée de forces spirituelles. Agrippa y décrit les interactions entre les éléments, les principes du soufre, du mercure et du sel, ainsi que les processus de purification et de perfectionnement qui mènent à la réalisation du Grand Œuvre. Loin d’être une simple compilation de recettes alchimiques, De l’art chimique s’apparente à une méditation sur la relation entre l’homme, la nature et le divin.

Dans ce traité, Agrippa adopte une approche critique face aux alchimistes qui se contentent d’expérimentations matérielles sans en comprendre les implications philosophiques. Il insiste sur la nécessité d’un engagement intellectuel et spirituel pour pratiquer véritablement l’alchimie, soulignant que la transformation des métaux n’est que le reflet d’une transformation intérieure. Cette exigence place son œuvre à la croisée de la philosophie hermétique et de la mystique chrétienne.

Enfin, De l’art chimique s’inscrit dans la lignée des grandes œuvres alchimiques de la Renaissance, en réaffirmant le rôle de l’alchimiste comme intermédiaire entre le monde matériel et le monde spirituel. Par cette approche, Agrippa donne à l’alchimie une portée qui dépasse la seule chimie proto-scientifique pour en faire une discipline totalisante, où la recherche de la perfection matérielle rejoint celle de l’élévation spirituelle.

Dans De l’Art chimique, Agrippa explore l’alchimie sous un angle à la fois philosophique, spirituel et pratique. L’ouvrage s’ouvre sur une réflexion sur la génération des métaux dans les profondeurs de la Terre, questionnant le lien entre la nature et l’art humain dans la transmutation des substances. Dès les premiers chapitres, l’auteur réfute certaines idées erronées sur l’alchimie et expose une vision plus profonde de cet art, insistant sur son importance non seulement matérielle mais aussi spirituelle. Loin d’être une simple science des métaux, l’alchimie y est présentée comme une quête de la sagesse et une approche de la connaissance universelle.

Agrippa consacre ensuite une large partie de son traité à la pierre philosophale, expliquant ses différentes composantes et leurs correspondances symboliques. Il compare notamment le mercure à la Vierge Marie, illustrant la dimension sacrée du processus alchimique. Il justifie également le secret qui entoure cette science, affirmant que seuls les véritables chercheurs, guidés par la sagesse, peuvent espérer en percer les mystères. L’auteur s’attaque à ses détracteurs et défend avec force la valeur de l’alchimie, qu’il considère comme un savoir supérieur nécessitant une profonde compréhension des lois de la nature et de l’âme du monde.

Enfin, l’ouvrage entre dans des considérations plus pratiques sur la réalisation de la pierre, abordant la séparation des éléments, les transformations successives et le rôle fondamental du feu et des couleurs dans le Grand Œuvre. Les derniers chapitres s’aventurent sur des terrains mystiques et cosmogoniques, reliant la pierre philosophale à l’harmonie entre le ciel et la terre, le soleil et la lune. L’ultime réflexion d’Agrippa, teintée d’hermétisme, suggère que la pierre contient en elle la clé de la guérison universelle et de la régénération du monde, faisant ainsi de l’alchimiste un véritable médiateur entre la matière et l’esprit.

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