L’Ame du monde, point et cercle de convergence du sacré et de l’écologie.
Itinérances bibliographiques.
Mohammed Taleb, le 21.09.2013
(Extrait)
L’alchimiste bordelais Jean d’Espagnet (1564-1637) a consacré de nombreux passages de ses œuvres, La philosophie naturelle rétablie en sa pureté, et L’ouvrage secret de la philosophie d’Hermès, à l’Ame du monde. Rappelant que celui qui ignore l’Ame du monde ignore les lois de la nature (canon 5), Jean d’Espagnet souligne que cette âme est « esprit de feu et de lumière », « feu invisible » (canon 7), « feu de la nature résidant dans le soleil » (canon 86)[1]. Ces deux livres ont été réunis en un seul volume aux éditions Beya.
L’universalité de la cabale
Cela nous donne l’occasion de parler maintenant de cet éditeur belge qui, depuis sa création aux débuts des années 2000, se consacre au labeur de rendre accessible les grandes œuvres dédiées à l’Un, à l’Intellect, à l’Ame du monde (anima mundi), à l’Esprit du monde (spiritus mundi), au Corps du monde (corpus mundi). Ces œuvres sont en grande partie enracinées dans la « cabale chymique ». Les éditions Beya « proposent tantôt des textes, originaux français ou traductions, encore méconnus ou devenus inaccessibles, méritant une édition ou une réédition. Des auteurs dont la réputation de cabaliste ou d'alchymiste n'est plus à faire ou au contraire, qui demandent à être exhumées et réhabilitées; ou encore, un ensemble d'articles sur un thème propre à la cabale et à l'alchymie.»[2]. L’un des collaborateurs de Beya, Stéphane Feye, avec sa très grande érudition et sa connaissance des langues et des philosophies anciennes, a clairement mis en évidence l’universalité de la cabale qui n’est pas monopolisé par le judaïsme médiévale, comme le prétendent de nombreux historiens :
« Comme le mot vient de l’hébreu, on a voulu voir dans la cabale une doctrine spécifiquement juive, qui se serait développée surtout au Moyen Âge. S’il est exact que de nombreux sages hébreux ont été possesseurs de la cabale, et se sont dit cabalistes (meqoubalim), il faut savoir que celle-ci est universelle et qu’il n’y a pas seulement une cabale juive. Tout homme qui, depuis Adam, a reçu la communication de l’objet dont nous parlons, est un cabaliste, quelle que soit la nation dont il est issu ou la tradition religieuse dans laquelle il a été instruit. En revanche, tout homme qui n’a pas reçu physiquement cet objet ne peut absolument pas se dire cabaliste, quelle que soit son appartenance sociale ou ses études. C’est ainsi qu’on peut certes parler d’une cabale pythagoricienne, chrétienne ou musulmane, et bien évidemment aussi d’une cabale juive. Mais l’objet transmis est cependant toujours le même ; seuls ses vêtements changent selon les lieux, les temps, les langues et les peuples[3].»
[1] Jean d’Espagnet, La philosophie naturelle rétablie en sa pureté suivi de L'ouvrage secret de la philosophie d'Hermès, éditions Beya, 2007.
[2] Présentation sur le site : www.editionsbeya.com
[3] Stéphane Feye, Cabale et hermétisme, 2007. Consulté sur le site : www.editionsbeya.com/dev/application/files/6314/9678/9475/001CONF01LUX.pdf
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