Tradition Islamique
Lorsque Mahomet commença sa prédication, la plupart des membres du clan des Qurayshites, qui gouvernaient à la Mecque, se moquèrent de lui et se disaient que quelqu’un de si insignifiant ne pouvait être l’élu de Dieu. Le Coran fait allusion à cela et explique ce que disaient les infidèles, c’est-à-dire ceux qui ne croyaient pas en Mahomet :
Ce livre n’est que forgerie inventée par cet homme, pour laquelle l'ont aidé d'autres personnes […]. Ce sont histoires de nos aïeux qu’il s'est écrites et qui lui sont dictées matin et soir ! […]. Qu'a donc ce soi-disant Apôtre à prendre de la nourriture, à aller dans les marchés ? Ah ! si l'on avait fait descendre vers lui, parmi vous, un Ange qui fût avec lui un Avertisseur ! Si un trésor lui avait été lancé ou si même il possédait un jardin dont il mangerait le produit ! [...] Vous ne suivez qu’un homme ensorcelé (Coran XXV, 5-8).
Ceux qui appartenaient à ce clan avaient un rire sarcastique lorsque Mahomet annonçait la fin d’un monde, qui ne se produisait pas ; le temps passait et les catastrophes eschatologiques étaient retardées, ils se moquaient de lui quand il annonçait que les morts ressusciteraient, et ainsi on lui reprochait de ne pas faire de miracles…
Les contemporains du Prophète nièrent la possibilité d’une révélation directement inspirée par le Dieu Unique, sûrement parce qu’il portait atteinte à leurs privilèges et à leur tranquillité d’esprit. Mais aussi parce qu’il est impossible à l’homme déchu, si Dieu ne lui concède ce don, de reconnaître l’authenticité du décret divin. Mahomet répondait à ses détracteurs en disant :
Celui qui connaît les secrets des cieux et de la terre a fait envoyer ce livre. Il est indulgent et miséricordieux (Coran XXV, 6).
Cette nouvelle révélation n’était en réalité qu’une restauration de la religion d’Abraham et des autres prophètes, dont les hommes avaient perdu le sens profond. En effet, nous lisons dans le Coran :
Nous croyons en Allah, à ce qu’on a fait descendre vers nous et à ce qu’on a fait descendre vers Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les douze tribus ; nous croyons à ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, à cequi a été donné aux prophètes venant de leur Seigneur. Nous ne mettons aucune différence entre eux, au Seigneur nous sommes soumis (Coran II, 136).
Actuellement, il est facile de croire en l’authenticité du message de Mahomet. Il est facile de croire en ce message parce qu’il a été établi comme une religion de masse, il occupe une place importante dans l’histoire et a été confirmé par de nombreux sages. Il n’empêche que pénétrer le sens intérieur est toujours aussi difficile qu’il ne l’était à l’époque des contemporains du Prophète.
Si quelqu’un ne vous dit pas qu’une œuvre est belle, et si plusieurs ne vous affirment pas qu’elle a de la valeur, vous demeurez stupides et aveugles devant elle, et vous vous détournez du joyau et vous vilipendez l’artiste, comme ces porcs qui foulent aux pieds les perles et qui déchirent les imprudents qui les leur offrent. (Le Message Retrouvé, Beya n° 4, XXII, 13)
ARTICLE | AUTEUR | SOURCE |
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Jésus chez les musulmans | d'Hooghvorst, Emmanuel | Trad. Islamique - Le Fil de Pénélope tome I, Beya n° 10, 2009 |
Introduction à l'Islam | Martinez, Victor | Trad. Islamique - Via Hermetica I Revue digitale |
Interprétation ésotérique du Coran | A., A. | Trad. Islamique - Le Fil d'Ariane, 23, 1984 |
Le récit de L’Archange empourpré | SOHRAVARDÏ Shaykh al-Ishrâq, Shihâboddîn Yahyâ | Trad. Islamique - Traduit par Henry Corbin, Fayard, 1976. |